Premiers pas au Kerala –

Namaste à tous, nous voici en Inde !!! On a attendu et attendu, on a nos billets depuis début janvier et ça y est, le 26 juillet 2023, on pose le pied à 8h du matin sur le continent asiatique pour la première fois et on commence par l’Inde. Et pas n’importe où en Inde, on débute notre séjour au Kerala, l’état le plus riche de l’Inde, où la nature a encore ses droits, où les rues sont moins sales et les gens moins insistants. Autrement dit, on commence facilement pour s’acclimater à ce pays dont on entend parler autant en bien qu’en mal. Alors suivez-nous pour découvrir un peu plus l’Inde, ce pays où nous devrions rester, plusieurs mois, entrecoupés par le Népal et par d’autres petits éléments si tout s’organise comme prévu.

Ça y est, nous y sommes, le pays des épices et du chaos. Cela me semble être un bon résumé de ce que je crois avoir compris de l’Inde en lisant internet. Il est 8h et je foule pour la première fois le sol indien. Mais la première étape, ce n’est pas de se demander si on se sent bien ou si on a hâte d’y être, non non, la première étape, c’est de passer le service d’immigration. On arrive et deux visas, tous nos doigts scannés, un contrôle de passeport, des conseils gastronomiques sur le pays par l’agent qui étudie nos documents  (qui est super sympa) et nous repartons sans aucune encombre. Ça fait un bien fou de commencer si facilement après 8h d’escale à Abu Dhabi qui furent bien longues. L’air est plus humide qu’en Turquie et merci au monde pour ça, car on a cru qu’on allait mourir de chaleur en Turquie ces derniers jours.

On rejoint à pied l’hôtel, il est à 15 min de l’aéroport, on ne voulait pas être trop loin. Bravo, mais ça ouvre à 11h ta chambre et il est 9h à peine. Bon pour s’occuper, on fait une petite balade, on voit un restaurant, mais on a pas encore de roupies… On s’assied en se demandant comment faire. Après quelque temps de réflexion et déterminer à me nourrir, je vais demander au gars de l’hôtel de m’échanger 10 dollars en roupies. Il accepte ! Nous partons prendre notre premier petit-déjeuner indien. Alors, manger des dosas, c’est une chose (crêpe croustillante assez grasse) mais avec des oignons et des sauces pimentées à 9h30, s’en ai une autre. Tout me brûle la langue, mais je continue de manger, déterminée à connaître les saveurs de ce pays. Je ne vais quand même pas m’arrêter à la première bouchée ! On prend du lassi pour calmer mon palais en feu, car celui de Ax va très bien, il aime juste le lassi (comme du yop sucré). On mange également des chapatis (crêpes plus épaisses comme des galettes plus sèches) et des uttapams (crêpes épaisses et molles) fourrées aux oignons. On a des sauces qui accompagnent le tout. Ce qui est drôle dans ce restaurant, c’est qu’on découvre quelques trucs :

Petit un : on ne sait pas encore manger avec les mains.

Petit deux : l’eau à boire est chaude, car elle vient d’être purifiée.

Petit trois : le lassi ça aide vraiment pour le piment

 

Je vais essayer de commencer à mettre des vidéos et en plus vous verrez dessous que je souffrais beaucoup !

Aussi, dans ce restaurant, on apprend que personne ne prend la carte et une semaine après, je peux attester que c’est vrai, mais surtout le gars du restaurant faisait semblant de parler anglais, ce qu’on a remarqué assez vite évidemment, mais le plus drôle dans tout ça, c’est surtout qu’il ne retenait pas notre commande pourtant constitués de plats de son établissement. Ça nous aura bien fait rire en tout cas. On repart avec le sourire pour se balader dans les petites rues de la ville qui nous font plus penser à une jungle. 

Après m’être endormie en plein soleil en regardant une vache qui broutait dans un marécage,des herbes hautes, nous allons changer notre monnaie en roupies et nous regagnons l’hôtel. On s’installe, prenons une douche bien méritée après toutes ces heures d’avion et je m’endors pendant 8 heures alors que ce devait être une petite sieste. On se réveille pour aller manger du gobi manjurian (chou-fleur avec une sauce sucrée épaisse), du green peas masala (sauce épicée qui accompagne des petits-pois) ainsi que des Biryani (technique de cuisson du riz) aux champignons et aux légumes. Coup de cœur sur le chou-fleur. He oui, j’ai dit ça alors que les vrais savent que la simple vision de ce légume me donne la nausée. Comme quoi, on peut tout changer d’avis de temps à autre. 

Petite balade dans la brume de la jungle avant de repartir se coucher pour récupérer encore des forces. 

Le lendemain, on part pour Cochin. Il a plu toute la nuit et toute la sieste d’hier d’ailleurs, mais dès qu’on sort, la pluie s’arrête, on a de la chance. On part chercher un bus pour s’évader d’ici en direction de fort-cochin ou on a réservé notre prochain hôtel pour 3 nuits. Finalement, il commence à pleuvoir et on se fait happer par un tuk-tuk ou rickshaw comme on dit en Inde apparemment (même si on entend que tuk-tuk perso). On prend même le ferry avec et les bosses sur la route liées aux suspensions faiblardes nous font sauter tout le trajet d’une heure à l’arrière. Ça a le mérite de nous réveiller. 

On arrive à l’hôtel et je m’écroule. On partira chercher à manger après, de toute façon la nourriture épicée me rend malade pour le moment. Honnêtement, même si c’était cette semaine, car pour une fois, je ne suis pas en retard sur le blog, je n’ai aucune idée de ce que nous avons fait. On a mangé du fried rice, un big fish beaucoup trop cher, deux séances de sport, du yoga, des étirements pour passer les débuts d’insomnies avec lesquels je vis et des problèmes de bidou dû aux épices. On en arrive à un stade où je ne mange presque plus rien pour éviter ce souci. Bref Cochin, c’est majoritairement ça pour moi. On s’est rattrapé sur les derniers jours en mangeant sans épices pour moi, en visitant un musée plutôt sympa (dutch palace) avec des fresques vraiment jolies, en allant manger pas loin de la plage (Plage inexistante et sale, mais les restaurants autour était plutôt cute, en travaillant sur nos projets et surtout en goûtant le thali et je dois dire que je suis fan de ce riz maintenant. J’en veux à chaque repas. On a aussi été invité à manger chez une famille indienne d’un gars qu’on avait rencontré et c’était gênant. On ne savait pas qu’on devait amener un cadeau, il ne faut pas serrer la main et je l’ai fait, pas de signe d’affection et on se touchait la main avec Ax, on mange tout seul quand on est invité là-bas, eux mangeront plus tard. Bref, un bon fiasco et on était content quand on est partis. 

Le truc génial qu’on a fait à Cochin en revanche, ce sont les spectacles. Déjà, on a été voir du Kathakali, soir du théâtre indien traditionnel et le point génial, c’est qu’en venant une heure plus tôt, on a pu les voir se maquiller et j’ai adoré ça. 

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Un article sur le Kathakali : ☁️

On a aussi vu une démonstration de Kalari, l’art martial indien ancien de plusieurs millénaires. C’était assez impressionnant que ce soient les démonstrations solos de maniement d’armes ou les combats armes de vrais couteaux. Nous sommes aussi restés pour une heure de musique traditionnelle et d’improvisation musicale. Les tambours étaient super agréables à entendre tout comme la voix de la chanteuse, on a passé une superbe soirée en somme pour nos derniers moments à Cochin. Petite vidéo du premier tuk-tuk ci-dessous

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Le lendemain, on plie bagages après 5 jours à Cochin, car nous avons rallongé l’hôtel. Nous partons d’ailleurs avec le propriétaire pour son autre maison à Munnar. Il nous emmène en ferry pour rejoindre le bus. 

On s’installe et on rencontre une famille de Français qui visite l’Inde pendant 18 jours. On se rend compte de coïncidence comme le fait que le petit garçon fait des cours de Parkour avec un ami à nous à Paris, le monde est petit. On discute beaucoup. Pendant les pauses, on achète des samoussas et autres gourmandises, mais je dois dire que ce sont les meilleurs samoussas du monde, la friture est juste excellente. On arrive dans une zone de bus verdoyante et avec une route fort sinueuse. On a quelques craintes concernant nos chances de survie, mais on profite de la beauté de la jungle surtout de nous, on essaye d’absorber la brutalité des virages que nous prenons tout en contemplant notre premier singe par la fenêtre. Nous arrivons après environ 5h pour 120km. Autant dire qu’on est plutôt lents, mais on a aussi des pauses et pas mal de stations. 

On arrive à Munnar en début d’après-midi en face des plantations de thé avec Babu (notre gérant d’hôtel et le monsieur chez qui on réside ici). Le premier jour, on se contente de se reposer, de parler de nos projets et le soir, de faire une petite balade aux alentours de la maison. On achète des snacks dans un petit supermarché. En revenant, Babu nous donne un cours de cuisine alors on apprend à faire du dhal comme lui et du riz biryani à sa façon. On mange vraiment super bien ici. 

Le lendemain, on se réveille à 4h30 pour partir en randonnée voir le lever de soleil sur les plantations de thé. On commence la marche à 5h dans le noir et on grimpe parmi les plantations pour arriver 1h15 plus tard sur un rocher plus haut. Finalement nous partirons non pas déçus, car la marche fut agréable et la vue vraiment jolie, mais un peu attristé que le lever de soleil se soit fait derrière les nuages et que nous n’ayons pas vu d’éléphants même si ça semblait évident, car déjà apparemment il ne s’agit que d’une légende et aussi, nous sommes trop près des habitations pour cela. On redescend à la maison travailler et c’est tout ce que je fais depuis hier : travailler avec Ax et écrire pour rattraper mon retard. Si je dois dire quelque chose, c’est qu’ici, on peut roter très fort partout et ça semble ok pour tout le monde. Gros Big-up à Moon qui a roté en continu toute la semaine ou nous y étions. Aussi, depuis ce thali (feuille de bananier, assiette avec du riz épais blanc dessus et pleins plein de sauces diverses autour) , on a appris à mieux manger grâce au serveur qui nous a enseigné. 

Dans les jours qui ont suivi, nous sommes allés à Munnar visiter la ville. Petite ville, pas grand-chose, mais j’ai pu y manger une crêpe de la taille d’un tronc ainsi que prendre mon premier portrait, car oui, j’ai le plus grand mal à demander aux gens si je peux les prendre en photo. Je suis donc repartie super contente ! 

Le lendemain, nous sommes repartis de chez Babu après avoir balancé du Jackfruit par la fenêtre parce que ce repas est vraiment particulier. C’est terriblement visqueux, nous n’étions pas fans alors nous l’avons fait disparaître sous le canapé dans du papier journal lorsqu’il avait le dos tourné avant de le lancer du haut de notre balcon. Le bus du départ est arrivé en retard, le conducteur nous a placé à l’arrière et ce furent 4 longues heures de trajet pour éviter de vomir soudainement tant à l’arrière cela secoue. Nous le savions de par la lecture des blogs : ne vous asseyez pas derrière !
Cependant, là, nous n’avions pas le choix et ce fut assez long. Mais ce n’était pas encore fini, car nous pensions changer de bus au moment où nous nous apercevons que c’est d’un train qu’il s’agit. Après avoir esquivé les sans-abris qui semblaient affamés devant la gare, s’être bouché le nez dans les toilettes pour ne pas tomber dans les pommes et acheter un ticket alors que tout le monde passait devant, nous avons attendu le train. Nous pénétrons dans ce microcosme qu’est le train avec toutefois quelques réticences que nous avons lues auparavant. Nous voici dans l’antre du train, ce train qui se révèle terriblement long et bondé. Nous pensons être en seconde classe, nous y arrivons après seulement deux wagons traversés, plutôt facile. Puis nous croisons un contrôleur quasiment au même moment et la suite va se révéler plus complexe. On nous demande le ticket seconde classe, on le donne et on nous dit que nous sommes en troisième. Il envoie tout le monde tout au fond du train, enfin tous les gens dans les wagons qui tentaient de se cacher. Nous avançons dans le train qui se secoue sur les rails, passons les zones intermédiaires ou l’odeur repoussante ne donne pas envie de stationner, traversons les couloirs couchettes de la seconde classe en évitant soigneusement les personnes qui ne se poussent pas pour laisser un chemin et les pieds des Indiens qui dépassent à hauteur de visage.

Après 25 minutes à esquiver des pieds dans une semi-pénombre et à tituber de par les quelques secousses, nous nous retrouvons bloqués : une porte métallique comme les stores des magasins lorsqu’ils sont fermés, nous barre la route. Nous demandons aux Indiens qui se sont aussi arrêtés dans ces 4 mètres carrés baignés par l’odeur repoussante des toilettes, comment accéder à la troisième classe. “Il faut descendre à la prochaine station pour rejoindre la porte d’à côté” nous disent-ils. On comprend à leurs intonations que ça n’a pas l’air d’être une partie de plaisir. Eux aussi sont censés y aller, mais ils préfèrent rester ici tant, c’est l’enfer là-bas de ce qu’ils nous disent. On ne respire plus, ne bougeons plus tel du bétail entassé en trop grand nombre. Une seule solution à la prochaine station : descendre, attendre le prochain et prier pour qu’il y ait de la place en seconde.

Nous nous asseyons, il est minuit et le prochain est dans une demi-heure. Il arrive, on part directement en seconde classe en quête d’un contrôleur pour acheter un nouveau billet. Heureusement pour nous, ils acceptent ! On le paye, on rejoint notre couchette qui nous tiendra compagnie jusqu’à 3h du matin, l’heure où l’on arrive. Nous avons mis 12h pour faire 200 km. En Inde, comme vous le voyez, le rapport temps – kilomètre est très mauvais. On s’installe, et même si le confort n’est pas au rendez-vous et que l’on se promet de ne prendre que la première classe à partir de maintenant, nous sommes bien plus à l’aise. C’était sans compter cet énorme cafard qui s’est jeté sur ma cuisse en sautant, volant de la banquette opposée du dessus (car je me situe au milieu de 3 étages de banquettes). Quelque peu surprise tout comme Alexandre qui a reçu la même visite quand il passait de ma couchette à la sienne, juste dessous, je tente tout de même d’apprécier le trajet. Je pense que le voyage me rend plus conciliante, car malgré le bus qui m’a rendu malade pendant 4h, l’odeur à vomir de la gare et du train, l’attente, la fatigue, la chaleur et maintenant, ce cafard, je ne me sens pas trop mal et me réfugie dans ma musique. Je voudrais quand même citer cette phrase dite par Ax « quand tu regardes de près, il a quand même une petite tête mignonne » (en parlant du cafard) . Spéciale dédicace à ma maman. Passons, nous arrivons, prenons un tuk-tuk et dormons à l’hôtel.

Le lendemain, à part vous dire que même le KFC indien est trop épicé, plutôt dégueu et le service interminable, il ne s’est rien passé. Nous tentons toujours de faire réparer l’ordinateur d’Ax. Nous verrons dans deux jours, nous venons de la déposer.
Le soir, nous arrivons à Munroe Island et après une petite balade très jolie aux bords de l’eau et des cocotiers, nous rejoignons notre hôtel. Le fils du gérant est adorable, parle parfaitement anglais et lorsque nous arrivons au dîner, nous sommes 6 Français, tous là pour la même raison : nous lisons le blog de mi-fugue-mi raison. Un blog dont je suis super fan et dont j’ignorais la popularité. Le fils du gérant est adorable, parle parfaitement anglais et lorsque nous arrivons au dîner, nous sommes 6 Français, tous là pour la même raison : quelle belle histoire ! Nous avons réservé pour 5 jours et j’ai hâte de vous raconter tout cela.

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Il est temps de vous raconter notre séjour. On s’est bien reposé, car l’Inde nous fatigue rapidement. Nous avons oscillé entre des balades à vélo et les repas + petit-déjeuner de la maman de la famille qui nous font un grand bien. Nous avons même réussi à ponctuer de nouvelles choses et c’est cela que je vais vous raconter.

Tout d’abord, nous avons profité des services de notre homestay qui propose des balades en pirogue (tout comme la plupart des homestay d’ailleurs) mais comme nous nous entendons très bien avec Uni, le gérant, la balade est vraiment très amicale. On part à 5h30 de la maison en direction de l’embarcation. On est en tête-à-tête avec Alexandre ce matin et c’est trop bien d’être tout seul. On a eu écho que certains avaient croisé pas mal de bateaux de touristes faisant le tour en pirogue, nous un seul très très loin qui ne nous a pas du tout importuné. On commence le trajet sur les petits canaux avec les explications et les rires d’Uni, car on parle de tout et de rien. Le soleil se lève progressivement, le son de la jungle change petit à petit et les couleurs se révèlent. On se fraye un chemin parmi les petites branches qui flottent, sous les ponts des canaux, dans le but de rejoindre le grand lac. Cette pirogue est en bois foncé et se conduit à l’aide d’une grande tige en bambou à planter dans le sol mou du lac pour pousser. Une façon de naviguer très physique et difficile que nous avons testé plus tard dans la balade avant de rentrer. Nous avons bien rigolé et aucun de nous n’a de prédispositions à cet exercice, croyez moi.  Nous sommes les seuls selon Uni à avoir demandé a tester et donc les seuls à l’avoir fait. On a failli s’assommer plusieurs fois par mégarde.

Nous poursuivons et au fur et à mesure que le soleil se lève, les animaux commencent à se dévoiler. Du Cormoran aux libellules, en passant par les aigles, le trajet nous réserve de belles surprises. La meilleure d’entre elles : voir les aigles chassés ou devrais, je dire pêché de petits poissons en plein vol à quelques mètres de nous (2 ou 3 selon les estimations de notre expert) . Un spectacle que nous n’oublierons pas.

Également en arrivant sur le grand lac, nous voyons au loin des barques de pêcheurs dont l’esthétique contrastant avec le soleil qui se lève, rend le tout encore plus beau. J’ai oublié de vous dire, mais cette activité dure entre 2h et 2h30 pour 7€50, soit complètement rentable et que je recommande. Uni nous avait évidemment préparé d’autres choses (qui sont les mêmes pour tous) comme passer récupérer son chai (le thé au lait indien) en bateau au bord de la rive. Un pour chaque garçon et un thé noir pour moi qui n’aime pas trop le chai. C’est si agréable une boisson chaude à passer chercher en pirogue.
En face de nous pendant la dégustation, un pêcheur retire ses petits poissons de son filet minutieusement tandis que les premiers clients affluent à sa barque pour les acheter. Ils négocient ensemble les portions. Il est super tôt pour venir chercher ça à mon avis, mais en Inde, on se lève tôt. Avant la pirogue, nous avons marché quelques minutes et vu les fermiers vendre le lait frais de leurs vaches et les clients étaient déjà là à 5h30. Nous repartons et arrivons devant une berge, on en descend sans savoir pourquoi. Nous sommes accueillis par des femmes indiennes en pleine confection de cordes en fibre de coco pour les sols et les tapis. Un métier répétitif qui ne semble pas très agréable mais cependant assez surprenant à voir faire. Nous restons le temps de comprendre le processus et les explications de notre guide. Nous repartons quelques minutes, avant d’arriver à la berge de départ pour revenir à la maison. La balade était superbe, le thé aussi, le décor génial et nous sommes les premiers à avoir demandé de conduire depuis qu’ils font les tours en pirogue (depuis un sacré moment). Nous étions aussi les premiers (enfin, j’étais) à manger son peanut butter le matin en plus du petit-déjeuner keralais.

 

Le homestay 📌

Une seconde chose que nous avons faite est de tester le mocktail connu de l’île.
On part en scooter et à vélo jusqu’à une petite pagode à 10min de l’hôtel avant de voir une dame se rendre au comptoir pour nous les préparer. Deux choix : fruit de la passion et du raisin. On prend un de chaque histoire de tester tous les goûts. Elle prend des citrons pour faire une base, ajoute du gingembre, du piment, du sel, du glucose, des graines de chia et je commence à douter du goût. Elle ajoute les fruits broyés au mortier avec un peu d’eau avant de recouvrir le tout de soda nature, juste de la limonade qu’elle ouvre de façon à ce que cela fasse comme un Karcher (dur à imaginer, je sais et à expliquer encore pire) . Elle nous les tend, nous partons nous asseoir sur de petits bancs en bois de l’autre côté de la route et Ax goûte. Il aime bien celui au raisin que je trouve vraiment désagréable. Je goûte les fruits de la passion et comme celui-ci a du piment, il est encore pire. On croirait des gorgées d’acide citrique avec du bicarbonate. Je ne sais pas trop comment décrire, mais ouah, c’était terrible. Alex aime bien et boit les deux. (6 mois plus tard, je viens d’apprendre qu’il détestait, mais il voulait être poli et m’aider donc il a aussi bu le mien mdrr).
À ce moment-là, on voit à vélos deux filles qui se garent devant le petit stand. C’est la famille française que nous avons rencontrée dans le bus pour Munnar il y a une semaine ! Ils résident dans un homestay à 5min à vélo de chez nous. Elles boivent la même boisson qu’elles détestent aussi et on rigole de se retrouver ici. On se fait inviter à nager avec eux, je dis oui. Ax n’a pas trop envie et rentre à la maison avec Uni.

C’est là que commence le 3e moment et un de mes meilleurs.(6 mois plus tard, le meilleur de l’Inde). Je les rejoins à vélo chez eux avec mon maillot et ma serviette à la main. Je retrouve Timéo (le petit qui fait du Parkour avec notre pote) qui est trop content de me voir. Je saute avec eux dans le lac et ils ont un paddle prêté par leur location. On est tous les 3 dans l’eau pendant 1h30 à jouer, sauter, discuter et je passe un trop bon moment. Il y a une corde reliée à un cocotier pour se balancer dans l’eau. J’essaye pour la première fois et c’est super cool à faire ! Puis vient la fin de la journée et le coucher de soleil. On s’allonge sur le paddle tous les trois dans le sens de la largeur et Timéo a une idée : regarder le spectacle la tête à l’envers avec le front qui trempe dans l’eau. Évidemment, nous le suivons avec Eléa et quel spectacle ! C’est magnifique. On est là pendant 30min à regarder le ciel à l’envers avec les reflets dans l’eau et à délirer des couleurs qui passent. Du jaune criard balayés par l’orange en passant par cette séparation du ciel en deux avec fond bleu derrière le jaune et mauve derrière l’orange, c’est juste à couper le souffle. On croirait des récifs montagneux avec les différentes strates des nuages. On vire au rouge avant que le soleil ne se couche complètement. Meilleur moment de l’Inde sans aucun doute. Ils me raccompagnent après à la maison pour voir Alex et repartent. C’était une super journée !

 

Dernière nouveauté de notre périple, nous avons été au cinéma !

Ici, au Kerala, le Bollywood n’existe pas, car les habitants ne parlent pas hindous, mais malayalam (apparemment une des langues les plus dures du monde) dont on a appris à dire merci (avec lady et mon frère derrière) et deux insultes. Autant vous dire que ça ne suffit pas à comprendre un film. Nous y sommes allés deux fois (Une fois au milieu du séjour et le dernier jour en attendant le train pour Pondichéry (vous avez maintenant notre prochaine destination ). Le deuxième film était nul alors concentrons nous sur la première expérience. On arrive avec plein de snacks dans ce cinéma qui vu depuis le hall ne donne pas trop envie. Tout semble à l’abandon (machines à pop-corn, stands de confiseries, état général des lieux) mais le guichet est ouvert. On regarde les séances et on aperçoit un film bientôt « Voice of Sathyanathan ». S’il y a voice ça doit chanter, allons y !!
On pénètre dans la salle, elle est immense, hyper bien entretenue, un écran incroyable très grand et le son même s’il est super fort est de qualité. On regarde les pubs indiennes qui sont terriblement déprimantes entre les vaccins, les cancers dus à la cigarette (au vu de la pub super trash, on comprend que personne ne fume) , les morts de la route, pffiou ambiance. Dire que juste avant il y avait des musiques indiennes. Ça commence comme une bande dessinée avec des personnages qui ressemblent à des caricatures, pas trop belles, mais qui nous font rire (peut-être qu’ils commencent tous comme ça car le 2e aussi) . L’histoire n’est pas du tout une comédie musicale, mais une comédie tout court avec des moments de films d’action policiers. On recherche un poseur de bombes, on suivra le personnage qui part en prison, car on pense comprendre qu’il critique le gouvernement maladroitement (vraiment le mec lambda par excellence) et on regarde les problèmes de colère du voisin à qui il n’arrive que des misères. Autrement dit, on rigole, on ne comprend rien et on voyage avec eux à Mumbai, New Delhi avant de revenir à Cochin. Trop bien !

 

La bande annonce juste ici ☁️

Sinon pour résumer Munroe Island, c’était aussi des repas de crêpes à la coco, plein de curry de patates, petits pois, des oignons caramélisés, du riz au curry ou blanc, des poissons grillés, des papadams (crêpes croustillantes qui ressemblent à un gâteau apéros) et des chapatis. Également de l’ananas que je mange en continu depuis Munnar, au moins un tous les deux jours pour tenir le rythme (il faut bien se trouver des excuses).
Nous repartons en bus à la fin de la semaine après un oiseau qui est rentré dans la chambre, un iguane qui passait aussi par là et un lézard qui change de couleur devant la porte, tout ça, le même matin.
Nous repartons après les fous rires de ses parents suite aux insultes qu’Alexandre prononcé à tort et à travers pour faire rire la foule. On aura rencontré de jolies personnes, pas mal de Français, mais aussi une Anglaise qui voyage en solo en Inde et qui revient de 8 mois en Afrique avec son copain resté à Londres.

Le bus nous emmène à la gare et nous partons après le fameux second film nul en direction du Tamil Nadu. On reste dans le sud et on part pour 15h de train à destination de Pondichéry. À bientôt !