L’aventure du croissant de lune –
C’est un petit pas dans ce voyage, mais une grande découverte dans ce pays fascinant qu’est la Turquie. Changement de continent, première langue avec des bases d’Arabe et changement de religion majeure. Dans cet article, vous nous suivrez dans notre première auberge de jeunesse, dans notre premier pays musulman, dans notre premier lieu troglodyte et autant préciser que contrairement à d’autres pays où l’on avait une vague idée, cette fois-ci, nous ne connaissions strictement rien. Mais justement, nous avons découvert et ce fut l’un des premier grand tournant de ce périple. La Turquie aura été le milieu géographique de ce voyage, la parfaite séparation entre l’Europe et l’Asie, les adieux de la tente et les premières rencontres. Alors sans plus attendre, passez la porte de Nostalji hotel.
Je m’emporte un peu en cette soirée du 20 juin, peut-être à cause des 6 ou 7 h de bus que nous venons de faire depuis la Grèce, mais vous n’êtes pas encore au Nostalji Hotel. Nous devons encore y arriver.
Les premiers pas dans un nouveau pays sont toujours les plus importants, c’est le premier contact avec la nouveauté et ça vient confronter tous nos préjugés sur un endroit. Premier contact et les gens ont l’air plutôt sympa, on nous indique la route avec le sourire dans cette immense gare de bus situé à 1h du centre de la ville. Nous sommes un peu loin, mais avec le métro et le bus (qu’on a réussi à rejoindre sans mourir en traversant la voie rapide), ce fut assez simple. Ce qui est différent de Paris, ce ne sont pas les petites mosaïques super mignonnes sur les quais du métro, mais plutôt les stands de kebab juste avant de passer les portiques avec les tickets. Nous savons d’ores et déjà que nous n’aurons jamais faim dans cette ville. Nous atteignons la rue de notre hébergement et je ne suis pas emballée, elle est sombre, des gens rôdent un petit peu, c’est plutôt sale et délabré. L’entrée et les débuts de l’auberge ne remontent pas mon opinion… Honnêtement, je tire une de ces têtes en arrivant, l’avantage de mon visage, c’est que toutes les émotions y sont extrêmement visibles. Toutefois, je fais mine de rien devant la gérante et sort tirer de l’argent étant donné qu’on ne peut régler qu’en cash.
On pose nos affaires après avoir bu le thé de bienvenue de l’auberge et mangés un baklava offert par la maison. On essaye de ne pas se laisser abattre même si Ax lui, est comme un poisson dans l’eau. Rien ne le dégoûte, même pas l’aspect de la douche et des sanitaires. Bon, posons nos affaires dans nos casiers, verrouillons nos cadenas et partons manger.
On part manger des durums aux falafels et on mange en face de la mosquée. J’ai adoré cette mosquée, on a mangé au moins 5 fois devant et on est passé devant tous les jours. Pendant le repas, on discute de nos humeurs quand tout d’un coup, on entend un chant venu de nulle part. Ça y est, c’est mon premier appel à la mosquée, je n’avais jamais entendu et j’adore ce son. Autre constat de début, les gens roulent n’importe comment ici, les enfants bossent pour vendre des bouteilles d’eau ou distribuer du thé, d’ailleurs, on nous harcèle déjà dans la rue pour nous alpaguer et nous faire rentrer dans les commerces. On a aussi vu un métier fort déroutant de livraison d’énormes sacs sur des démons. Jusque-là, rien de fou, mais Istanbul est une ville très en pente et on voit des hommes utiliser leurs chaussures comme les enfants qui essayent de freiner en skateboard en laissant traîner leurs pieds. Ils se font donc complètement emportés par ce qu’ils trimballent. Ça a l’air si évident qu’ils vont finir par s’envoler.
On décide de continuer la soirée en achetant des baklavas, des loukoums et des sphères de chocolat fourré aux fraises séchées. On ne savait pas lesquels choisir donc tels des enfants devant un magasin de bonbons, on a juste pointé du doigt ceux que l’on voulait pour se faire une petite boite de gourmandises. On n’a pas trop apprécié, car elles sont trop sucrées et chargées en sirop. En face de la mosquée, il y a des petits stands de gadgets et notamment de chaussettes. Nous avons donc pris des chaussettes pringles et des tortues ninjas. Plus tard, nous revenons à l’auberge avec plus d’optimisme et il est temps de passer à la douche qui fait assez peur visuellement. L’eau est froide, mais je suis quand même contente d’être propre. Dans la nuit, je sursaute à 4 h 35 à cause d’un bruit et je me rends compte que ce n’est que l’appel à la prière et je savoure la fin du chant une fois que le sursaut est passé.
Le matin, je pars dans une laverie et j’attends les 1 h devant avec un petit chat roux qui me sert clairement de psychologue et qui est particulièrement doux. En repartant, Ax m’a rejoint avec des cerises et lorsque nous nous sommes baladés, nous sommes tombés sur une rue avec plein de petites brocantes, des antiquaires, des boutiques vintage. On voit de vieilles télés, des radios à l’ancienne, des appareils photo bien lourds argentiques, des téléphones fixes qui trône au milieu d’anciennes cartes postales, de vaisselle, de tapis et de plein de bric-à-brac. Il y a beaucoup de boutiques, absolument partout et absolument canon. Le seul élément un peu embêtant de flâner dans ces rues animées, pleines de trésors, ce sont les rabatteurs des restaurants.
En repartant, on essaye de rejoindre la grande rue de Taksim qui rejoint notre auberge et on se laisse alpaguer par des vendeurs de vêtements, on avance au début par nous-même dans des espaces à l’écart de la rue centrale ou des boutiques se grimpent les unes sur les autres. Des boutiques de vêtement, mais dans l’immense immeuble d’en face, ce sont aussi bien des chaussures que des tenues de baptêmes pour enfants assez dérangeantes en passant par les robes de mariées et les magasins de costards. Finalement, c’est un sacré bazar de contrefaçon et de fast-fashion dans lequel tous les éléments sont plus ou moins similaires. Il n’y a aucune boutique qui se démarque vraiment, mais les “marques” ne sont pas chères du coup. Certaines boutiques sont au 6e étage et lorsque le vendeur arrive à attirer Ax dans la rue, on se retrouve à monter tous les étages, se faire enfermer dans la boutique pour donner un aspect VIP qui fait plus flipper qu’autre chose et finalement, comme il avait dit oui pour rire, on repart sans rien. La rue de Taksim, c’est là où on a passé toutes nos journées, c’est ce qui a desservi toutes nos vadrouilles dans Istanbul, de nos escapades restaurant, à mon anniversaire en passant par les visites touristiques.
Dans cette rue, j’ai découvert une nouvelle passion : la limonade à la menthe ! Et quel délice ! La meilleure, c’est celle de cin bufe. Je vous joins l’adresse ci-dessous.
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Autre élément de cette journée qui marquera une sacrée différence même pour vous, c’est que je me suis extirpée faire mon shopping seul et quand on s’est rejoint devant la mosquée avec ma glace (les glaces ici sont un peu gluantes comme une sorte de colle qui fait qu’elles fondent moins vite), je l’ai retrouvé armé d’une moustache que vous verrez maintenant sur les photos. J’ai donc partagé mon premier repas avec un moustachu dans une petite cantine en bas de notre rue, vraiment pas cher et conseillé par une dame française de l’auberge. Le poulet et le riz sont excellents.
lien du resto📌
Ce soir, c’est aussi le soir des premières rencontres et croyez moi des rencontres, il va y en avoir. Que ce soit Haruka du Japon, la bande de nos trois potes égyptiens avec qui on a mangé, rit, dansaient avec surtout Ramiz qui est exceptionnellement drôle, Ahmed, Tarik nos Marocains et Loris, un autre Français complètement fou. Nous nous sommes attachés aux fils des jours, des arrivées et des départs, les au revoir sont arrivés, les liens se sont tissés et on a vécu 10 jours avec certains d’entre eux, dont Ramiz avec qui nous avons partagé tout le séjour. Reprenons notre histoire après un petit instant de nostalgie.
Ce matin, on est en plein dans le cliché du touriste aujourd’hui, car on commence à se diriger dans les endroits les plus connus de la ville. On débute notre balade de Taksim où on réside en direction d’Eminonu, le quartier touristique. Sur la route pour le grand bazar, je reprends une limonade à la menthe et on prend des simits ; ces petits pains ronds avec plein de sésame torréfié dessus qui sont délicieux et très peu cher. Ils sont vendus dans de petits kiosques de rue mobiles qui donnent à la ville un aspect des plus adorables. Des kiosques de ce genre, il y en a partout que ce soit pour les pains (environ 4 ou 5 différents) , les maïs ou marrons grillés, les pastèques coupées ou encore les moules qu’on mange apparemment sur le pouce sans aucun souci ici. Après, il faut avoir envie d’une pause moule, ce que je ne comprends pas trop, mais pourquoi pas !
On passe devant la tour Galata et donc également sur le pont Galata où les pêcheurs se rassemblent tous en ligne pour lancer leurs lignes tout en bas de ce grand pont mythique. Ce pont, il coupe le Bosphore en deux et c’est l’un des symboles de la ville, notamment dû à l’esthétisme de ses pêcheurs, mais aussi au fait qu’il relie le vieil Istanbul et son quartier plus moderne.
En passant le pont, il y a encore plus de monde que d’habitude dans les rues, on tombe sur des barbecues flottants (disposés sur des bateaux amarrés au port) où l’on grille des maquereaux que l’on glisse dans une baguette avec un filet de jus de citron. J’ai testé, c’est plein d’arêtes et vu le peu d’ingrédients, le goût est facilement imaginable sans essayer. Toutefois, je reconnais que ça a l’air difficile de cuisiner à cette vitesse sur un barbecue qui tangue.
On arrive sur les lieux et on décide de commencer par le marché égyptien. Je goûte des cacahuètes que l’on me tend gentiment et ce n’est que le début. On rentre et c’est beau : plein de bacs d’épices, de fleurs séchées, de thé, de sucreries… Je me détourne 1 min d’Ax et me voilà embarqué dans un magasin, une minute plus tard encore, j’avais un thé à la Grenade (fruit très répandu ici), une boule chocolat fraise dans la main, un nougat sur la langue et on me demande si je suis célibataire. Ça fait trop d’un coup, mais c’est comme ça à Istanbul. Je ressors et je le retrouve à la fin du couloir. On se retrouve dans le shop d’un autre vendeur qui essayait de l’amadouer et on repart avec des turkish delight (les sortes de nougat) , du parfum sur les poignets, un thé et de l’eucalyptus dans le nez qui nous a presque fait pleurer.
On sort avec notre boîte de sucreries et on repart vers le grand bazar, car ici, ce n’est que de la nourriture et seulement un petit avant goût.
Et on arrive dans le monstre qu’est le grand bazar, c’est mythique ici, des stands de tous les côtés, aucun vide, tout est rempli d’objets de la maison, de vaisselle, de vêtements, de chaussures, de sacs avec des boutiques encore une fois qui se ressemblent toutes. Aucun ne se démarque et les rues sont désorganisées au possible. Seul élément que l’on repère, les stands sont ensemble.
Je m’explique : si vous voyez des voiles, toute la rue est remplie de voiles, si ce sont des habits militaires, les magasins alentour vendent la même chose. Ce n’est pas systématique, mais cela arrive sur certaines catégories d’objets. Les rues sont cataloguées par type d’articles. Je critique le chaos, mais déjà, j’adore ça ! Soyez juste prêt à la foule ! Lorsqu’on arrive dans le bâtiment central, tout y est beau, les bijoux, la vaisselle et surtout les lampes qui me fascinent depuis mon arrivée tant j’en adore l’esthétique. Après 3 h à vagabonder dans la foule, on se met à l’écart pour manger les turkish delight (loukoums rolls aussi) qui sont clairement nos pépites sucrées de ce pays. On en a avalé beaucoup et uniquement le classique qui est clairement le meilleur. Indétrônable !
Dans tout ce bazar, un service passe inaperçu et pourtant, je me demande comment ils font. Les livreurs de thé des marchands se baladent en tenant du bout des doigts une tige en métal à laquelle est relié un plateau sur lequel ils transportent les petites tasses de thé remplis à ras bord. Bravo à eux pour le jeu d’équilibre parce qu’avec tous les passants, ce n’est pas une mince affaire. D’ailleurs, en parlant de thé, on en boit partout, tout le temps et avec un peu de sucre, il est excellent. Dommage qu’ils le servent dans un petit verre pas du tout pratique pour ne pas se brûler.
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Après être rentrée, ce soir-là, notre pote Rajesh d’Inde qui adore les raves party et les festivals de musique part d’ailleurs à Izmir pour aller faire la fête du haut de ses 50 ans. Il a 4 sacs, dont un tellement énorme qu’il ressemble à une tortue. Il nous fait rire, car son Uber n’arrive pas, on demande un taxi à un conducteur non loin de là, et même s’il était la personne dans le besoin, il a quand même pris le temps de négocier.
Jour 3 et nouvelle journée au Nostalji hotel. Ce matin repas égyptien (essentiellement le pain égyptien) avec nos potes fous qui volent la couette de quelqu’un de notre chambre qu’ils n’aiment pas trop pour l’utiliser en guise de nappe de pique-nique. On leur dit que peut-être ce n’est pas très sympa et ils rétorquent “oh, on l’a déjà fait hier”. Pas plus à dire, commençons ! La journée d’aujourd’hui sera très calme entre pêches et falafels dans un parc (Même si un mec s’amuse à jeter des graviers sur nous en faisant mine que ce n’est pas lui. Il est parti quand on l’a regardé suffisamment sans rien dire pour qu’il comprenne que l’on savait. On aurait dit un dessin animé cette scène) ; ma première prière que je vais vous raconter tout de suite et des rires le soir avec les copains de l’auberge. Pour la prière, on venait d’entendre l’appel tandis que l’on regagnait la maison. Changement d’itinéraire, nous filons à la fameuse mosquée dont je parle depuis le début. Une jupe brune et un foulard vert fluo enfilés et je monte les marches jusqu’au coin dédié aux femmes. Je patiente en attendant le début de la prière quand tout d’un coup, le chant se lance, l’imam débute et les hommes qui sont en face le suivent pour ce rituel. De là où je suis, on voit mal l’imam, les femmes ne sont pas en ligne comme les hommes à exécuter les mouvements ensemble. Certaines le font individuellement, d’autres ne le font pas et se contentent d’écouter. En bas en revanche, tous les hommes sont synchronisés et sont peut-être 40 contre environ 15 femmes et enfants. Ce n’est pas la seule mosquée que j’ai faite, celle-ci était la meilleure pour les femmes. Malgré la description de celle-ci, les autres étaient enfermés avec aucune vue sur l’imam ou même les hommes qui prient, de petites salles peu accueillantes, presque désertes et toujours ce code vestimentaire qui n’inclut que les femmes.
Si l’on écarte cet aspect, il est fascinant de voir la “chorégraphie” que les hommes suivent tous en même temps, le chant est vraiment magnifique que ce soit pendant l’appel ou pendant la prière. Ma seule question est “qui chante?” car ce n’est pas l’imam. Je vous conseille de vous y rendre quel que soit votre genre et de toute façon, les femmes étrangères peuvent accéder au coin des hommes en dehors des temps de prières. Je pense que si ce fut une petite journée, c’était pour nous permettre de garder notre énergie pour celle de demain et il va en falloir car : c’est mon anniversaire !!
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Me voici debout pour mes 22 ans avec Ax qui vient me réveiller. Je le suis aujourd’hui, car il est chargé du programme. On va chercher un snack afin de garder le resto pour le soir, mais finalement, on y va directement. Le resto était adorable, on l’avait repéré quelques jours avant en se baladant et on ne regrette pas notre choix. Je vous mets l’adresse et le recommande chaudement. Nous y avons pris les gozleme pommes de terre, le menemen, les œufs aux épinards et fromage, de la ruche avec la crème spéciale, du pain frit (servi avec de la confiture et de la pâte à tartiner) , des crudités à la crème, du thé, des fromages et c’était énorme. Je recommande mille fois les œufs, le menemen, le pain frit et les gozleme. La fois d’après, car nous y sommes allés deux fois, nous avons testé la variante gozleme aux épinards, mais nous avons préféré pomme de terre.
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Puis c’était l’heure de ma surprise. On se dirige vers le centre commercial où il m’emmène partout pour brouiller les pistes en faisant plein de blagues. Je me retrouve entre un escalier, un magasin de jouets, un stand de milk-shake et finalement, nous y allons : au trampoline park. On a réservé deux heures et on a sauté, on a énormément rigolé, nous avons passé notre temps à rire en faisant des roulades comme des enfants et c’était une superbe activité.
Ce soir-là, nous avons vu des gens faire un show avec du feu dans un restaurant et nous avons compris quelque chose. Si vous suivez bien, vous savez qu’en Albanie, j’étais perplexe de la présence de balance dans les parcs sans rien à peser et je n’avais pas osé demander. Et bien, c’est chose faite, j’ai demandé ici à Istanbul et en fait les gens payent pour connaître leurs poids. C’est tout. Je me dit “mais ça ne marche pas” et là un homme paye et se pèse devant nous. Bon une personne ne signifie pas que le concept est rentable, mais tout de même. Sûrement pour savoir s’il prendra un dessert ce soir.
Nous avons fini par aller boire pleins de milk-shake pour nous remettre de nos émotions du trampoline et conclure cette journée à deux.
Maintenant, c’est le moment de démarrer la journée à plusieurs, on rentre à l’auberge et c’est parti pour la fête ! On se rejoint sur le toit, ça discute, ça rigole et au bout d’un moment, ça danse. J’apprends la danse égyptienne, on rigole avec nos Égyptiens favoris. Haruka nous lance sur des sons japonais et un mec que j’ai invité alors que je ne le connaissais pas en le croisant dans le couloir, se joins à nous et nous fait danser sur une musique sud-africaine hyper connue. Autant dire qu’après ça et la macarena qu’on a fait ensemble, on a passé une bonne soirée. Ax a soudainement disparu pour me ramener un gâteau, une sorte de brownie avec des morceaux de fruits confits (il ignorait ce qu’il avait acheté) et que je souffle tout ça. C’était un gâteau individuel parce qu’il pensait me le donner en privé et finalement non. Il n’était pas trop bon, le soir, même, mais tout était adorable et finalement, je l’ai mangé avec plaisir le lendemain.
Le jour suivant, (à part écrire et publier l’article sur Rome qui traînait depuis des semaines), nous avons essayé et débuté les séances de yoga disponible à l’auberge le soir gratuitement. Environ 1h30 de yoga et de méditation que nous avons suivi 5 jours durant.
Cette nuit-là, je me suis réveillé et j’ai retrouvé Ramiz sur le canapé de la pièce entre les deux dortoirs, une sorte de pièce commune où il passe ses nuits vu qu’apparemment, il ne dort jamais. Nous discutions et un grand monsieur passe. Il ouvre le frigo et en sort toute la nourriture des uns et des autres et la dépose sur un meuble, il ouvre en grand les portes des chambres avec sa lampe de téléphone, les claque, ouvre à nouveau, au moins 3 fois sur chaque chambre. Jusque là bizarre, mais okay si on oublie le fait qu’il est 3h du matin et que tout le monde tente de dormir. Un Allemand sort le supplier d’éteindre la clim qu’il avait allumée car il est glacé. Il semblait peu agréable et pendant ce temps, on commente ses actions avec Ramiz, on se rend compte que c’est le propriétaire de l’immeuble et de l’hôtel. C’est un grand monsieur aux cheveux noir, long et gras qui n’inspire pas grand-chose.
Mais tandis que Ramiz ne cesse de dire qu’il est fou, qu’il agit étrangement, que l’on se met d’accord sur le fait qu’il est 3h et que les gens aimeraient sûrement dormir, autrement dit depuis 30min ou l’on lui crache un peu dessus (enfin surtout Ramiz peu discrètement), il dit une phrase en anglais. Ramiz s’arrête, tourne le visage vers moi et me dit “oh non, il parle anglais”. Je rétorque “ c’est pour ça que je te disais de ne pas parler aussi fort”. On ne dit plus rien et on rigole une fois qu’il est parti. On l’a revu et il nous aimait bien donc j’imagine qu’il ne nous en a pas tenu rigueur.
Et puis nous avons décidé de commencer à rentabiliser nos journées en visitant des choses plus culturelles.
Premier arrêt des prochains jours : le quartier de Phanar. Ce quartier, je le recommande, car il est super mignon. Il y a une église orthodoxe magnifique même si on ne peut pas y entrer, des petites rues avec des stands, des couleurs sur les murs et de petits créateurs. Nous y avons vu quelques minutes un tournage de films et ça nous a rappelé des souvenirs avec Ax. On a également goûté quelque chose que l’on voyait depuis un moment et nous avons eu l’occasion de sauter le pas : le çiğ köfte dans un durum. C’est super bon même si un peu épicé, avec de la sauce à la grenade qui ajoute une touche sucrée, pas cher et bon, n’hésitez pas.
Le lendemain, nous sommes partis voir ce qui rend Istanbul assez célèbre : sa mosquée bleue ! Et elle est absolument magnifique. Beaucoup trop de monde (vers 13h en tout cas, assez logique) mais belle et la file d’attente avance très vite, ne paniquez pas… Nous y avons médité et les lieux de culte sont parfaits pour cela. En face de la mosquée bleue, se trouvent la basilique Sainte-Sophie et son jardin. Si nous n’avons pas eu le courage de faire la queue ici en revanche, nous avons su profiter du jardin pour y manger un épi de maïs grillé et salé (première pour moi et Ax m’en parlait depuis des jours) et de ses alentours pour y voir les autres bouts d’architecture qui étaient fort jolis.
Il est reparti à l’auberge à pied et j’ai continué ma balade vers la mosquée Rüstem pacha (ou Rüstem Paşa Camii) qui est ma préférée à ce jour. Toute bleue, avec une petite porte entre deux étals de marché pour se faufiler dans ce lieu qui surplombe le marché tout en le gardant particulièrement au calme, c’est un endroit parfait pour décompresser du quartier Eminonu très animé. Je me suis achetée de turkish rolls sur la route et c’était génial de les y déguster. Un bus et me voici à l’heure pour le yoga.
J’ai conclu cette journée sur la terrasse de l’auberge avec du riz et du poulet (le riz en turquie est juste fabuleux) en discutant avec de nouvelles personnes et en riant avec Ramiz sur le canapé juste après. J’en pleurais tellement que nous rigolions tous les trois avec Ax.
Le lendemain à la même heure, je suis partie explorer la ville de nuit seule pendant 4h pour prendre des photos et me sentir tranquille. Je suis retournée à la mosquée bleue, bien plus calme de nuit et qui ne perd rien de sa beauté.