Le Tamil Nadu –
Namasté une fois de plus !
Après environ trois semaines dans le Kerala, nous partons de Munroe Island en bus pour rejoindre la gare. D’ici nous attrapons un train qui va nous diriger à Villupuram à 4h30 du matin avant d’attraper un nouveau train à 5h30 en direction de Pondichéry. Nous voici donc dans le Tamil Nadu et cela risque de contraster nos humeurs. Bienvenue ici après 15h de trajet !
Matin très tôt, il est 6h30 quand on descend du train, mais revenons au train justement.
On n’a pas encore réussi à avoir les bonnes places en première et en seconde (une tannée le train si vous n’avez pas de numéro de téléphone indien) mais en troisième avec couchette tout de même. En gros, on a la 3ème classe sur 4 disponible et quand même des ventilateurs. Au début, personne dans le train donc j’en profite pour faire de jolis plans avec l’appareil photo, manger des snacks avec Ax sur des banquettes pas à nous, mais vraiment agréable et regarder les bouts de paysage que la vitesse du train permet encore de distinguer. On reste dans cette optique au moins, 3h et ça nous fait du bien. Le monde commence à arriver alors on se met en hauteur sur nos banquettes respectives. On a pris à manger évidemment (on ne va pas se faire avoir à chaque fois) mais il s’avère que dans les longs trains, ils proposent le repas. On ne teste pas cette fois-ci, mais peut-être un jour. On se retrouve dans le compartiment d’une bande de 8 ou 9 Indiens qui adore faire du bruit, qui transforme tout en squat pour manger, qui crient, mais au moins semblent heureux, c’est déjà ça. Il n’est pas encore tard, aux alentours de 19h (nous sommes partis à 15h) et nous mangeons. On a pris à manger évidemment (on ne va pas se faire avoir à chaque fois) mais il s’avère que dans les longs trains, ils proposent le repas. Nous finissons par nous endormir quand ils arrêtent le brouhaha et attendons le réveil à 4h du matin pour ne pas louper notre arrêt. Quoiqu’il en soit, nous arrivons et prenons un ticket de l’équivalent d’un TER pour rejoindre Pondichéry. Le train est vide, en même temps, il est 5h30 du matin. 1h plus tard, nous arrivons et débutons notre ascension dans la ville avec deux objectifs :
– Trouver notre hôtel
– Manger des pains au chocolat et des croissants de la boulangerie française
On part en direction de l’hôtel et on découvre que la petite ville mignonne et colorée que l’on m’a vendue sur les blogs et par mes proches ressemble plus à des amoncellements de déchets, d’odeurs nauséabondes et pas si jolies que ça. Nous avançons en se disant que l’on est sûrement près d’un quartier pas terrible qui va se dissiper. On se perd un peu sur la route pour l’hôtel, mais on reste concentrés surtout qu’un monsieur fait ses besoins à quelques mètres de nous donc on ne va pas s’attarder ici. Après avoir failli vomir trois fois, ce qui paraît peu étonnant avec de l’eau épaisse et verte qui longe la ville et qui est clairement : les égouts ! Rempli de déchets, crachats et autre type de déjections humaines ou pas, nous ne sommes pas sûrs de vouloir le savoir.
Nous trouvons notre hôtel devant une grande route qui ne présage rien de bon quand la journée sera un peu plus démarrée. On arrive, personne. On finit par voir le réceptionniste qui nous dit d’attendre 5min (+1h10 qu’il avait dû oublier de préciser) pour changer les draps. Honnêtement, je ne préfère pas savoir si les 1h étaient fake ou s’ils ont vraiment nettoyé, mais en tout cas, je me demande comment devait être la pièce sans ce ménage au vu de la chambre glauque. Bon ne perdons pas espoir, on se dirige vers la boulangerie. Enfin, on essaye, car vu combien on a attendu dans l’hôtel, la route est devenue bondée. On esquive tous les risques (mourir toutes les 2min concrètement), les gens au sol (même si ce n’est plus la nuit), les zones collantes et humides de la rue qui ne nous inspirent rien de bon et les fameux “égouts”. Nous passons toutefois devant une partie marché aux fruits qui ramènent un peu de couleur dans la matinée. Arrivée à la boulangerie, elle est visiblement prise d’assaut par des Indiens qui comme d’habitude ne savent pas se comporter. Ça va sonner un peu désobligeant, mais venez tester et vous nous direz. Après avoir combattu avec des gens qui parlent le plus fort possible pour ne pas faire la queue et se faire remarquer par un vendeur, qui te pousse en continu et tente de passer devant toi devant cette fausse queue qui est en fait un amas d’humains impatients (introverti accrochez vous et fuyez l’Inde honnêtement) , on se fait servir plus vite que les autres. Certains diront privilège des étrangers (je ne sais pas, car les autres sont tous des touristes, juste pas blanc, mais ne parlent qu’anglais.) et d’autres comme moi, se diront aussi que c’est parce que je suis la seule à attendre patiemment mon tour et à être polie avec les employés.
À chaque fois, je me rappelle la petite réflexion du blog “mi fugue mi-raison” qui se questionne sur “pourquoi dit-on file indienne ? ”, cela ne vient pas d’ici, aucun doute.
Selon CNews, l’origine est la suivante : “Lorsque plusieurs personnes se déplacent à la suite les unes des autres, parfaitement alignées, on dit qu’elles avancent « en file indienne ». Une expression née au cours du XIXe siècle dans la littérature nord-américaine, comme le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper, par exemple. Elle fait référence à une stratégie que les tribus indiennes avaient l’habitude d’utiliser lors des conflits. Pour faire preuve d’un maximum de discrétion, les guerriers marchaient l’un derrière l’autre, en utilisant les traces de leur prédécesseur, ce qui leur permettait de ne laisser qu’une seule paire d’empreintes.”. Les Indiens d’Amérique donc.
Enfin bon après avoir acheté un bon sac de gourmandises, on part se poser sur la plage que ma maman m’avait recommandée. Honnêtement le seul endroit sympa qu’on ait vu. Il faut tout de même ignorer les déchets, quand même moins nombreux qu’en ville, mais il faut aussi noter que les véhicules sont interdits et donc que le lieu est plus calme, ça fait du bien. Enfin, du sable aussi, les plages à Cochin étaient vraiment repoussantes. Je pars même me baigner, c’est dire et passe un très bon moment à sauter dans les vagues chaudes.
Nous repartons à l’hôtel et bilan : nous allons rester les deux jours de réservation enfermé dans cette pièce sans fenêtre pour éviter de recroiser l’Inde. Décidément, va falloir partir de ce pays qu’on ne supporte pas du tout. Toutefois, je vous souhaite une meilleure expérience, certains adorent donc c’est possible. Tout dépend de vous. Il faut aussi nuancer le fait que la nature est belle : montagne, jungle.. Mais nous détestons la ville.
Les deux jours suivants ont donc simplement été :
– Ax qui part poser son ordinateur en réparation
– moi qui vais lui chercher le petit-déjeuner à la boulangerie le matin en affrontant la ville et ce mec qui me suivait en agrippant mon coude pour demander de l’argent. J’ai eu peur, j’ai failli me faire écraser et dommage, car j’avais géré ma sortie pour une fois. La boulangerie Baker Street. 📌
– Et nous qui allons au restaurant deux fois. Premier soir dans un food court de centre commercial où ça se passe bien mis à part se rendre au moment de passer dans la ville (il y a un petit trottoir sur un pont que je n’oublierais jamais, l’odeur de la « rivière » en dessous à failli me faire tourner de l’œil.). C’est simple, on ne respire jamais avec le nez dehors et si on fait l’erreur, on regrette bien fort. Et deuxième soir des ramens, car on est bien content de ne pas manger indiens (on adore, mais on a besoin de changer un peu) .
En gros, voilà Pondichéry pour nous. Après deux jours, on part à Auroville que l’on a réservé pour 4 nuits remplis d’espoir et pour le coup, on ne va pas être déçus.
Les article sur l »inde de mi-fugue mi-raison 📌
Notamment lire celui intitulé: L’INDE, CE PAYS QUI REND (RAIDE) DINGUE !
On arrive ici après un contrôle de sécurité pour vérifier qu’on ne vient pas sans motif d’entrée. Une fois la barrière passée en tuk-tuk (car le bus et les trains ne viennent pas ici) , on nous dépose près du centre à côté de notre guesthouse qui est dans un terrain à l’écart avec une chambre sympa, une grande terrasse et une cuisine qui me ravit. On est en pleine nature et c’est clairement ce qu’il nous faut. Pas de véhicules à part le scooter, peu de bruits et plein de nature. On apprend qu’on peut louer un scooter même sans avoir le permis alors on le fait, on apprend à conduire tout seuls et c’est hyper facile honnêtement. Dixit la fille qui rentre dans les buissons et qui manque de tomber en s’arrêtant. Je suis un peu brusque disons.
On part en exploration, plein de sentiers en terre battue, des arbres, des vaches qui broutent, des biquettes et des bâtiments un peu futuristes. Ici peu d’indications à part les éléments majeurs donc ce sont des petits bouts de villages cachés qui donnent beaucoup de charme à la ville.
On trouve un restaurant français qui nous sert de très bonne escalopes de poulet panés, des frites avec des petites salades délicieuses, mais également des plats de pâtes qui font du bien au moral. Les smoothies fraise sont délicieux ! Vous l’aurez compris, on se réconforte dans la bonne nourriture depuis le début du voyage. On repart en balade faire un tour, on passe devant le centre de musique en se disant que l’on reviendra, un mec nous emmène à la station essence où on essaye de comprendre comment remplir le scooter vu que c’est la première fois et on visite un petit temple de l’extérieur.
Une journée calme qui fait du bien !
Le lendemain, j’apprends à conduire, on part faire une exposition d’une artiste qui représente la vie intérieure de son corps qu’elle visualise par des états méditatifs. Plutôt intéressant, on l’a rencontré en plus et il fut intéressant d’en discuter avec elle. À vous de voir si ce genre de mood vous plaît, mais dans cette ville, c’est beaucoup de yoga, d’introspection et de méditation. Après, il faut voir si ça vous intéresse bien qu’il ne soit pas requis d’aimer ça pour aimer la ville un court temps (j’en suis la preuve) . On se dirige vers une deuxième expo toujours gratuite dans le pavillon tibétain pour retracer l’histoire de ce pays. On en apprend beaucoup dans un joli décor avec des drapeaux tibétains, des bambous et un joli jardin. On poursuit notre journée en allant faire des courses pour se cuisiner des nouilles au wok avec des légumes frais remplis de sauce soja, d’ail et de gingembre, un délice !
Jour 3, nous nous rendons à une autre exposition sur la construction de la ville. Ça m’intéresse moins, mais c’est bien d’avoir quelques infos. On pensait avoir accès au centre de la ville, la fameuse boule dorée, mais il faut une Aurocard que nous n’avons pas, car notre guesthouse n’est pas officiellement relié à la ville et s’apparente à une propriété privée. Rien de grave, mais on n’a pas accès à cela, ni à la cantine de la ville. On nous avait dit que tout se payait grâce à cette carte donc nous étions embêtés, mais on peut finalement payer en cash dans beaucoup de lieux.
Plus tôt dans la journée, on a refait notre restaurant français toujours aussi bon, avec une boulangerie dessous que vous pouvez tester, mais les croissants ne sont pas terribles. Ax va me chercher le petit dej le matin autre part et ils y sont délicieux.
Le restaurant français : 📌
La guesthouse qui loue des scooters à 3€ par jour : 📌
On pense aller faire les courses le soir pour manger, mais le supermarché est fermé. On se dirige vers un restaurant un peu loin sachant qu’on n’a pas de phares sur le scooter et qu’il commence à faire nuit. On n’est pas inspiré par le restaurant alors on fait demi-tour pour des pizzas qui sont super bonnes et qu’on mange sur la terrasse de l’auberge. Mais avant d’arriver à cet instant, sachez que je tenais les pizzas à l’arrière du scooter, qu’Ax conduisait avec mon flash de téléphone (on n’avait pas de phares) sur la route passante à éviter les vaches qui dorment sur la route tout en essayant d’être visible pour ne pas qu’on se fasse percuter. On n’était pas super rassurés, mais on a bien rigolé et on est arrivé sain et sauf. Il reste tout de même très surprenant même après un mois en Inde de rouler avec les vaches à esquiver comme si on était dans un jeu vidéo. Ce fut la fin de notre vendredi, demain journée un peu remplie avant de repartir dimanche pour de nouvelles aventures.
Nouvelle journée dans notre vie de baroudeur, aujourd’hui, on part à un cours de poterie, mais comme il est coutume, avant cela, nous partons à la boulangerie avec les fameux super bons croissants ! On en profite pour prendre une quiche aux champignons vraiment exquise avant de partir pour notre cours. Nous arrivons en banlieue d’Auroville devant une petite maison qui semble un peu délaissée. Un jeune homme nous accueille, nous présente l’atelier de poterie de la famille, car ici, c’est une histoire de famille. On est loin des petits cours parisiens avec des établis, joliment décorés et avec de la place. Ici, ils sont 5 dans une pièce, pieds nus comme partout en Inde (même dans les supermarchés, mais ce n’est qu’à Auroville) et travaille assis sur le sol. Il nous montre comment extraire l’argile noire et l’argile rouge du sol, comment la faire tremper pendant plusieurs jours puis attendre que l’eau s’extraie pour que la terre épaississe. Après nous apercevons le four, on nous explique les modalités et bien sachez que c’est un processus vraiment long de tout faire et qu’on est loin de ça en France, je pense. Toutefois, on retourne dans l’atelier pour commencer à manipuler la glaise, enlever tout l’air qu’elle contient pour commencer à travailler avec le tour de potier du papa qui enchaîne les mêmes modèles depuis notre arrivée. On se rend bien compte qu’on va être des boulets à côté de lui. En même temps, c’est le fondateur de l’entreprise.
Alexandre se lance, la terre semble glisser, les gestes complexes au premier abord et demander beaucoup de patience et de temps. J’essaye, ce n’est pas mieux, mais je détruis moins que lui cependant. Avec plus de temps, je pense qu’on aurait réussi à parvenir à quelque chose, mais il ne s’agissait que d’un cours d’initiation. On repart 1h30 plus tard assez contents d’avoir essayé quelque chose de nouveau.
Après cette matinée, on part faire les courses, car ce soir, c’est chili, on dépose les courses à la maison et nous partons en direction de Pondichéry, car nous devons récupérer l’ordinateur d’Alexandre qui est enfin réparé il paraît. On prend le scooter en sachant que cela va être complexe de rester en vie en passant par l’autoroute, les bouchons dans les ronds-points et de simplement survivre aux rues de la ville. On s’y risque alors qu’on conduit depuis 2 jours et c’est lui qui prend le guidon. On se lance, la moitié de la route en dehors de la ville se passe bien, pas de péage pour les tuk-tuk et les scooters, il y a une voie spéciale sur le côté du péage. On passe et on arrive dans le cœur de la ville. On manque de se prendre plusieurs bus, on se trompe dans un rond-point (la première fois qu’on en prend un) donc on traverse sur le passage piéton avec le scooter pour rejoindre le bon côté, on finit en contresens, car je ne comprenais pas comment fonctionner la route (vu que je le guidais avec le GPS) mais on a fini par arriver. Je ne vous refais pas le topo, c’est toujours immonde ici, mais l’important, c’est de rejoindre l’Apple store. On y arrive et on récupère l’ordinateur qui je vous l’annonce est officiellement réparé et gratuitement en plus grâce à la garantie ! 3 villes, 5 magasins, trois semaines et nous y voici, le MacBook fonctionne ! On est ravi et on repart de Pondichéry avec moins de monde sur la route donc plus en sécurité et plus serein.
On s’arrête à un temple pour que je prenne quelques photos avant de rejoindre notre restaurant favori pour un smoothie sur la terrasse en attendant l’ouverture du jardin musical qui est à côté.
Le jardin musical ou « soundgarden » est un lieu en face d’une boutique où sont vendus de nouveaux instruments. En fait, à Auroville, il y a des ateliers de création d’instruments (c’est un métier à part entière) qui sont vendus dans la boutique, mais également exposés dans le parc musical pour que les gens puissent les découvrir, les tester de manière ludique. À l’arrière du parc, de loin sans droit de visite, on peut apercevoir les ateliers de fabrication et de recherches.
On a testé un instrument qui ressemble à une pierre ciselée à jouer avec de l’eau et le frottement des paumes de main. Ça ne fait pas sens dis comme cela, mais j’ai évidemment filmé pour vous.
☁️
Selon Alexandre, on peut inventer le métier de notre choix dans cette ville et pratiquer ce genre de choses qui paraîtraient quelque peu étranges dans nos sociétés normalisées et serait difficile de se faire payer correctement. Ici, le salaire est apparemment le même pour tous et planter des arbres peut-être un métier à part entière pour aider la communauté. On manque un peu d’informations, mais dis comme cela, ça semble fort intéressant.
Après ça, plein de scooters juste pour le plaisir et collecter des photos de panneaux adorables sur les routes que je voulais collectionner. On revient pour cuisiner avant d’avoir notre ami Pierre au téléphone.
Demain, le train est à 5h30 donc réveil à 4h du matin pour rejoindre Chennai en tuk-tuk. C’est la fin du séjour à Auroville et du scooter. On aura adoré cette parenthèse et le fait de pouvoir se déplacer à notre guise. On espère pouvoir en louer d’autres à l’avenir.
Le lendemain matin, on arrive en tuk-tuk à la gare à 5h10, montons dans le train et à part dormir et écrire actuellement, je n’ai pas fait grand-chose. Nous arrivons à la gare dans quelques minutes pour une nuit à Chennai avant de rejoindre l’aéroport demain matin (lundi 21 août) à 4h pour un avion à 6h en direction de Katmandou.
Au vu de nos avis sur l’Inde jusqu’à présent, il semblait peu probable que nous souhaitions y rester davantage alors tant pis, partons au Népal.